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«Les bailleurs ont peur d’injecter beaucoup de fonds» en RDC contre le changement climatique

Le 24 octobre, l’institut de recherches Ebuteli et le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) ont dévoilé les conclusions d’un rapport intitulé « Attentes et désillusion de financements climatiques en République démocratique du Congo ». L’un de ses co-auteurs, Albert Malukisa, souligne qu’il faut « d’abord assainir la gouvernance » en RDC pour inciter les bailleurs à y investir davantage dans la lutte contre les conséquences du changement climatique.

Des gens marchant le long d'une route couverte de forêt primaire dans la réserve de biosphère de Yangambi, à 100 km de la ville de Kisangani, dans la province de la Tshopo, au nord-est de la RDC.
Des gens marchant le long d’une route couverte de forêt primaire dans la réserve de biosphère de Yangambi, à 100 km de la ville de Kisangani, dans la province de la Tshopo, au nord-est de la RDC. AFP – GUERCHOM NDEBO

La RDC est l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique. Ses besoins sont évalués à 49 milliards de dollars pour protéger ses forêts et ses tourbières qui captent du carbone, et pour l’adaptation de l’agriculture ou de son système de santé. Mais le pays n’aurait reçu qu’environ 1 milliard de dollars à l’heure actuelle.

Alors comment attirer des fonds pour lutter contre le changement climatique ? L’institut de recherches Ebuteli et le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) ont publié le 29 octobre 2024 un rapport sur les attentes et désillusions concernant les financements climatiques en République démocratique du Congo (RDC).

« L’État n’a pas suffisamment de capacités pour assurer la protection de ses forêts et tourbières »

Pour Albert Malukisa, directeur du pilier Gouvernance de l’Institut Ebuteli, et l’un des auteurs du rapport, il faut gagner la confiance des bailleurs. « Dans une large mesure, le Congo demeure dans une situation marquée par la mauvaise gouvernance, souligne-t-il au micro d’Élodie Papin. Les bailleurs ont tendance à avoir peur d’injecter aussi beaucoup de fonds sans être sûr que ça sera bien alloué. Et, en plus, l’État congolais n’a pas suffisamment de capacités pour assurer la protection de ses forêts et de ses tourbières ».

Le chercheur poursuit : « Ce qu’il faut faire, c’est d’abord assainir la gouvernance en République démocratique du Congo en mettant en place des mécanismes de transparence, des mécanismes de redevabilité, en luttant contre la corruption. Ça, ça pourra permettre à l’État congolais d’attirer les financements climatiques dans le secteur public. Mais le financement climatique provient aussi du secteur privé. Mais pour que le secteur privé investisse au Congo, il faut qu’il y ait aussi l’amélioration du climat des affaires. Ce sont deux grands défis majeurs pour la République démocratique du Congo qui doivent être relevés pour accroître le flux financier qu’on attend. »

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