Bénin : Menace de mort contre un journaliste dans l’Affaire Boko-Homeky
Le climat politique s’assombrit de plus en plus au Bénin avec la révélation de menaces de mort pesant sur Jean Eudes Mitokpe, journaliste et président de OB26. Ces menaces interviennent dans un contexte de vives tensions liées à l’« Affaire Boko-Homeky », qui met en exergue des rivalités politiques internes et une détérioration inquiétante de la liberté d’expression au Bénin.
Prévu pour se tenir le 9 novembre 2024 à l’Université d’Abomey-Calavi, un échange entre Jean Eudes Mitokpe et les étudiants a été reporté en raison de ce que le mouvement OB26 décrit comme des « menaces sérieuses et directes » contre la vie de son président.
Dans un communiqué publié au petit matin du samedi, OB26 révèle que des individus chercheraient à « éliminer physiquement » Jean Eudes Mitokpe. Ces informations, obtenues de sources jugées fiables, n’ont cependant pas pu être divulguées dans leur intégralité. OB26 a publiquement dénoncé ces « tentatives d’intimidation » qui visent , à faire taire un journaliste actif dans la défense des libertés et des droits fondamentaux.
Un contexte explosif : l’Affaire Boko-Homeky
Les menaces de mort contre Jean Eudes Mitokpe surviennent alors que le Bénin traverse une période sensible alimentée par l’« Affaire Boko-Homeky ». Cette affaire, alimente les tensions depuis des semaines à Cotonou après l’arrestation de Olivier Boko et de Oswald Homeky, deux personnalités politiques qui semblent engagés dans une course à la présidentielle de 2026 au Bénin.
Jean Eudes Mitokpè, président de OB26, avait dénoncé dans une conférence de presse avec force les violations des libertés fondamentales au Bénin. Il a particulièrement mis en lumière les manipulations autour de l’affaire du supposé coup d’État, pointant du doigt l’incarcération arbitraire d’Olivier Boko et d’Oswald Homeky, ainsi que la politisation de la justice à travers la CRIET. Il faut préciser que dans cette affaire, deux policiers sont décédés.
Les libertés fondamentales en danger au Bénin
Ces menaces contre Jean Eudes Mitokpe ne sont pas un cas isolé. Elles s’inscrivent dans un contexte plus large de pressions et d’intimidations croissantes contre les journalistes et les acteurs de l’opposition au Bénin. Depuis plusieurs années, la situation des droits humains, notamment la liberté d’expression, suscite des inquiétudes au sein de la communauté internationale.
« Cette situation représente une grave atteinte aux principes de démocratie et de justice que nous défendons fermement », déclare OB26 dans son communiqué, appelant les autorités béninoises à garantir la sécurité de tous les acteurs politiques et médiatiques.
Jean Eudes Mitokpe, figure emblématique du journalisme au Bénin, et Président avait été gardé à vue en mai 2024 au Bénin avant d’être rapidement libéré suite à une alerte sur les réseaux sociaux. Le Président du mouvement OB26, est depuis longtemps engagé dans la défense des libertés civiles et politiques. Journaliste respecté, il s’est attiré la sympathie d’une partie de la population, mais aussi l’animosité de certaines figures du pouvoir. Les menaces contre lui illustrent la fragilité croissante de l’espace de liberté d’expression au Bénin.
Face à ces menaces, le mouvement OB26 en appelle à une réaction forte des autorités. « Nous prenons à témoin l’opinion publique nationale et internationale, » précise le communiqué, appelant à une mobilisation contre la répression et les tentatives de musellement.
Vers une dégradation de la liberté de la presse ?
