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Affaire Boko-Homeky au Bénin: Des juges de la CRIET récusés, la justice politisée pour des règlements de compte

Dans une affaire qui secoue le Bénin, l’ordonnance de renvoi en jugement d’Olivier Boko et d’Oswald Homeky pour une tentative présumée de coup d’État continue de susciter des interrogations. À la suite de cette décision, l’avocat d’Olivier Boko a dénoncé avec vigueur un processus judiciaire entaché, selon lui, d’un manque criant de transparence et d’impartialité. Cette déclaration soulève des préoccupations majeures sur le fonctionnement de la justice dans une affaire hautement médiatisée.

Décisions précipitées : une défense désarmée

L’avocat a particulièrement insisté sur la rapidité des décisions prises par la Commission d’instruction et la chambre des appels de la CRIET. Cette célérité, inhabituelle dans un système judiciaire souvent critiqué pour sa lenteur, a laissé peu de marge de manœuvre à la défense. Les avocats de Boko et Homeky ont, à plusieurs reprises, sollicité des mesures d’instruction complémentaires conformément à l’article 188 du code de procédure pénale, mais ces demandes ont été rejetées sans explication détaillée.

« Comment préparer une défense efficace lorsque les délais sont aussi contraints, et que les recours sont balayés sans justification ? » s’est indigné l’avocat Ayodélé Ahounou. Cette précipitation, bien que justifiée par certains comme un moyen d’éviter l’enlisement, donne l’impression d’un procès déjà orienté.

Motivations insuffisantes : où est la transparence judiciaire ?

Un autre point de crispation est l’absence de motivation claire dans les décisions rendues. Selon la défense, les juges n’ont pas justifié de manière suffisante leurs choix, notamment en ce qui concerne le rejet des exceptions de nullité soulevées et des demandes de recours auprès de la Cour constitutionnelle. Cette opacité alimente des soupçons sur l’équité du processus.

Dans une affaire aussi sensible, où l’accusation repose en partie sur un seul témoin à charge, l’exigence de transparence devrait être une priorité. « La justice, pour être crédible, doit expliquer ses décisions et démontrer qu’elle ne fonctionne pas sous l’influence d’autres intérêts », a martelé l’avocat.

Conflit d’intérêts : des juges récusés mais maintenus

Enfin, le maintien en fonction des juges, malgré leur récusation par la défense, est perçu comme une violation flagrante des principes d’impartialité. L’avocat a dénoncé un « conflit d’intérêts manifeste » qui décrédibilise davantage une instruction déjà contestée. « Comment des magistrats dont l’impartialité est remise en question peuvent-ils continuer à instruire en toute objectivité ? » a-t-il questionné.

Un procès sous tension

Alors que l’affaire suit son cours, les critiques formulées par la défense révèle de graves dysfonctionnements  dans le système judiciaire du Bénin. Si le Bénin veut préserver son image d’État de droit, il devra répondre aux préoccupations sur la transparence et l’équité soulevées par cette affaire.

L’opinion publique, divisée, attend désormais de voir si le procès permettra de lever les doutes ou, au contraire, renforcera les soupçons d’une justice instrumentalisée. Quant aux accusés, ils clament toujours leur innocence, espérant que leur procès sera à la hauteur des principes fondamentaux de justice.

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